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NA-MUR : pour une exploitation durable des filons coquilliers

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Nasses et murex, des coquillages emblématiques pour les petits métiers

Certains coquillages, comme les huîtres et les moules, se cultivent mais d’autres se ramassent. C’est le cas du murex (gastéropode marin à la coquille épineuse) et de la nasse changeante (également appelée noisette de mer). Petites par la taille mais grandes par leur potentiel économique (259 000[1] de chiffres d’affaires à la criée d’Agde en 2021), ces deux espèces séduisent de plus en plus les pêcheurs. Sur le murex, dont la population s’est accrue avec l’implantation de récifs artificiels dans le secteur d’Agde, l’effort de pêche ne cesse de progresser depuis 1990. En 2018, pas moins de 40% des petits-métiers agathois pratiquaient cette activité, principalement en période estivale. Plus récent, l’attrait pour la nasse changeante enfle aussi depuis 2015.

Une action de gestion pour l’Aire marine protégée de la côte agathoise

C’est pour éviter une surexploitation des stocks et assurer un revenu stable aux pêcheurs que l’Aire Marine Protégée (AMP) de la côte agathoise a lancé le projet NA-MUR en 2019. L’idée étant de conserver les coquillages en bassins quelques mois, afin de lisser les ventes sur l’année. « Le murex ne se ramasse que l’été et durant cette période d’abondance, les prix plafonnent à 7€/kg, alors qu’en période creuse, ils peuvent monter jusqu’à 30€//kg », précise  Sylvain Blouet, chef de projet à l’AMP.

Les tests en bassins, réalisés avec la station de biologie marine de Sète, sont très encourageants. Conservé à l’eau de mer, sans apport de nourriture, le murex peut être conservé 6 mois, sans perte de saveur ou de texture. Pour la nasse, la période maximale est de 4 mois. « Ces deux espèces n’ayant pas la même saisonnalité, les bassins pourront être utilisés en alternance. Avec un avantage connexe de purification pour la nasse, qu’il faut laisser dégorger avant consommation », souligne Sylvain Blouet.

Des marchés à fiabiliser et à stabiliser 

L’étude de marché effectuée par la criée agathoise ouvre aussi de belles perspectives. Les mareyeurs espagnols se disent en effet prêts à acheter du murex toute l’année. Pour la nasse, qui se négocie plutôt de gré à gré avec les mareyeurs italiens, à des tarifs moindres (entre 3 et 7/kg), le potentiel commercial est plus difficile à évaluer.

Reste maintenant à budgétiser et dimensionner l’unité de stabulation qu’Agde envisage de construire près de sa criée. Dernier acte du projet NA-MUR, un bureau d’études devrait rendre son verdict en juin 2022.

Inscrit dans la fiche action 1 « Augmenter la valeur ajoutée des produits locaux », le projet NA-MUR (45 385€) est porté par la ville d’Agde en partenariat avec la criée agathoise, la prud’homie d’Agde, la station de biologie marine de Sète, l’OP du Sud et le Syndicat mixte du bassin de Thau.

L’opération est financée  par le DLAL Feamp (40%), la Région Occitanie (26%),  le Département de l’Hérault (14%) et la ville d’Agde (20%).

[1] Dans le détail, ce sont 27 tonnes de murex (225 000€) et 12 tonnes de nasses (34 000€) qui ont été vendues en 2021 sous  la criée d’Agde.

 

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