Aller au contenu
Accueil » Toutes les actualités » Le recyclage des filets de pêche usagés s’organise à l’échelle de l’Occitanie

Le recyclage des filets de pêche usagés s’organise à l’échelle de l’Occitanie

Filets bennes

Anticiper pour s’adapter

Des lunettes fabriquées à partir de filets de pêche… L’idée peut sembler saugrenue et pourtant c’est une réalité, qui risque de prendre de l’ampleur. Car en 2025, tous les pêcheurs auront l’obligation de recycler les déchets issus de leur activité et notamment les filets. Actuellement, la majorité des  engins de pêche usagés sont envoyés à l’enfouissement ou à l’incinération. Un système non écologique et coûteux. En écho aux tests de recyclage de filets déjà impulsés par la coopération maritime au plan national, le Cépralmar[1] a donc décidé de mettre en place une logistique commune à l’échelle régionale. L’objectif étant de  mutualiser les moyens pour limiter les dépenses.

Après avoir étudié les démarches déjà engagées en Occitanie, l’association a ainsi monté le projet « recyclage des filets de pêche » en partenariat avec deux autres Galpas (« Thau et sa bande côtière », « Etangs-Mer-Aude » et « Vidourle-Camargue »). Lancée en 2021, l’opération, prévue sur 2 ans, a permis de quantifier le gisement de filets usagés des petits-métiers sur le littoral occitan (entre 15 et 20 tonnes par an).

Une démarche régionale portée par le Cepralmar

« Nous avons recensé les secteurs susceptibles d’accueillir les engins désarmés dans les ports du Grau du Roi, Sète, Agde et Port la Nouvelle et également mis au point toute une logistique de recyclage », précise Jean-François Holley, directeur du Cépralmar. « Une fois nettoyés et mis en pelote par des chantiers d’insertion, les filets usagés pourront être envoyés en Bretagne et confiés à l’entreprise Fil&Fab. Spécialisée dans le recyclage des engins de pêche, cette société transforme les filets en granulés de plastique, utilisés ensuite pour construire divers objets comme des montures de lunettes par exemple ».

Selon les projections du Cépralmar, cette filière devrait être apte à s’autofinancer. Le prix d’achat de la matière première couvrant le coût des 3 chantiers d’insertion (un près de chaque port) et du transport. « Il n’y aura pas de gain direct pour les pêcheurs mais les ports vont faire des économies », détaille Jean-François Holley, qui table sur une mise en place des bennes de récupération d’ici fin 2022.

Intégrer les filets des petits métiers et des chalutiers

Pour l’heure réservé aux petits-métiers, le dispositif pourrait être élargi aux chalutiers. « Selon les premières études réalisées avec Port-la-Nouvelle, il serait possible de recycler de la même manière une partie des chaluts. Ces filets sont en effet composés de plusieurs nappes[2], dont certaines en polyamide, matière similaire aux engins de petits métiers. » Un diagnostic, prévu prochainement à Sète, devrait permettre d’affiner le scénario de recyclage des chaluts. « En augmentant les volumes, on pourra encore diminuer les dépenses » Et peut-être même envisager la création d’une filière de valorisation plus locale.

Inscrit dans la fiche action 1 « augmenter la valeur ajoutée  des produits locaux », le projet « recyclage des filets de pêche » (49 519 euros), porté par le Cépralmar, est financé par le DLAL Feamp (40%), la Région Occitanie (40%) et le Cépralmar (20%). Couvrant trois territoires Aude, Hérault et Gard, cette opération associe trois Galpas (« Thau et sa bande côtière », « Etangs-Mer-Aude » et « Vidourle-Camargue »), à hauteur d’un tiers chacun.

[1] Centre de promotion des activités lagunaires et maritimes

[2] Pour les nappes de chalut en polyéthylène, le Cépralmar a trouvé des pistes de recyclage au Danemark.

 

[sharethis-inline-buttons]
Faire défiler vers le haut