Dans un contexte de réchauffement climatique, qui pénalise la production de moules en lagune de Thau durant l’été, le CRCM, soucieux de diversifier la production conchylicole, veut relancer la mytiliculture en mer ouverte. Une pratique délaissée depuis la fin des années 1990 en raison de la prédation des daurades et de la concurrence étrangère, notamment espagnole. Au plan technique, des solutions émergent. Un nouveau type de filières, dites italiennes, qui sont disposées en ligne et non plus en damier, sont testées depuis deux ans sur des concessions expérimentales de Sète-Marseillan. Et les résultats sont encourageants. Plus faciles à manipuler et plus résistantes aux tempêtes, cette nouvelle génération de filières semble en effet limiter la prédation des daurades. Reste maintenant à analyser la pertinence économique de cette production mytilicole en mer, qui ouvre aussi des perspectives concernant la mise à l’abri des coquillages. Nécessitant des bateaux plus puissants et des déplacements plus longs, cette technique est forcément plus onéreuse. Quel sera le prix d’équilibre du coquillage ? Sera-t-il concurrentiel face aux marchés étrangers ? Comment valoriser la qualité du produit et se démarquer par rapport au x autres ? Est-il possible de mutualiser des moyens techniques et financiers ?Quel type d’entreprises, familiale ou grosse structure d’expédition, sera en mesure d’investir dans un tel projet ? Quels professionnels sont prêts à relever le défi ? Afin de répondre à ces questions, le CRCM, va commander une étude.

Estimé à 50000 euros, ce travail d’analyse, prévu de mars 2020 à juin 2021, sera financée par le fonds européen pour la pêche et l’aquaculture (40%), la Région (20%), le Département (20%) et le CRCM (20%). Cette action s’inscrit dans le Défi 2 du DLAL Feamp : « développer des pratiques novatrices ou innovantes dans les activités halieutiques ».